Risque de dépendance ou toxicomanie avérée, même signature biologique dans le cerveau, suggérait cette étude récente publiée dans Biological Psychiatry. Un ensemble de tests capable de prédire la propension à pratiquer le binge drinking chez l’adolescent, sont suggérés par cette étude internationale, présentée dans Nature.
Les chercheurs de différents instituts de recherche européens, dont l'Université de Nottingham et du Medical Research Council britannique expliquent qu'alors que la consommation d'alcool peut perturber le développement du cerveau des jeunes buveurs, seule une petite partie d'entre eux vont devenir dépendants à l'alcool. De nombreux facteurs vont favoriser cette dépendance, allant des événements vécus, des traits de personnalité mais aussi des différences dans la structure du cerveau dont l'augmentation déjà documentée de l'activité dans les régions du cerveau associées à la récompense.
Leur étude a porté sur 692 adolescents âgés de 14 ans et sur les données de l'étude Imagen, génétiques, d'imagerie cérébrale, de personnalité et d'histoire de vie, l'objectif étant d'élaborer un profil type de l'adolescent consommateur excessif d'alcool. Précisément, les chercheurs ont étudié la structure cérébrale, la réponse à la récompense, les traits de personnalité dont la névrose, l'extravagance et la conscience, la capacité cognitive et le Q.I., les antécédents familiaux et de vie,. Les auteurs ont également pris en compte les facteurs tels que l'âge, le sexe, l'âge à la puberté et le statut socio-économique. 15 «gènes candidats» de prédisposition à l'excès d'alcool ont également été recherchés par tests sanguins. Un premier modèle de « buveur excessif » a été développé, puis testé sur un nouveau groupe de participants.
L'analyse constate,
L'importance des expériences de la vie, de spécificités neurobiologiques et de la personnalité dans la propension à la consommation excessive d'alcool,
Au bout du compte, leur profil permet de prédire avec une précision de 70% chez des jeunes de 14 ans ceux qui sont susceptibles d'abus répété d'alcool à 16 ans.
Quelles implications cliniques? l'exploitation de ces données dans la prévention de l'excès d'alcool chez les adolescents reste difficile à appréhender. En particulier en raison du coût des examens d'imagerie cérébrale nécessaires. Cependant, les autres facteurs participant au profil de risque peuvent permettre de mieux cibler les ados à risque.
Source: Nature July 2014 doi:10.1038/nature13402 Neuropsychosocial profiles of current and future adolescent alcohol misusers.
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