Ce constat vient d’être documenté, par type de cancer, dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention de l’American Association for Cancer Research : 9 ans après le diagnostic, près de 10% des survivants fument toujours. Ces nouvelles données appellent à des interventions ciblées sur ce groupe de patients.
Précisément, 9,3% des survivants du cancer aux États-Unis s'avèrent fumer, 9 ans après leur diagnostic de cancer, 83% de manière quotidienne et, en moyenne, à raison de 14,7 cigarettes par jour. Des résultats qui illustrent l'ampleur du problème. D'autant que si fumer interfère également avec l'efficacité des thérapies, « fumer peut entraîner de nouvelles mutations chez ces patients qui peuvent conduire à des cancers primaires et secondaires ».
L'étude qui porte sur 2.938 patients atteints, 9 ans après le diagnostic, mesure la prévalence du tabagisme par type de cancer (Voir tableau ci-contre):
• cancer de la vessie : 17,2%
• cancer du poumon : 14,9%
• cancer de l'ovaire : 11,6%
• mélanome : 7,6%
• cancer du rein : 7,3%
• cancer colorectal : 6,8%
Ces taux de prévalence sont plus élevés chez les plus jeunes, les patients à faible niveau d'étude ou de revenus et chez les consommateurs excessifs d'alcool.
L'intention n'est guère meilleure que la réalité : Seuls 40% des patients fumeurs déclarent leur intention d'arrêter au cours du prochain mois, une intention qui faiblit chez les célibataires, les patients plus âgés ou ceux qui fument « beaucoup ».
C'est enfin une triste preuve de la dépendance liée au tabagisme que même un cancer ne peut arrêter, et même si ce cancer est directement liée au tabagisme, commentent les auteurs.
Source: Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention August 6, 2014; doi: 10.1158/1055-9965.EPI-14-0046 Prevalence and Correlates of Smoking and Cessation-Related Behavior among Survivors of Ten Cancers: Findings from a Nationwide Survey Nine Years after Diagnosis