Le cannabis pourrait receler de bénéfices inespérés et même constituer une source alimentaire riche en protéines sans risque de réaction allergique, conclut cette équipe de biologistes de l’Université de la Saskatchewan (Canada). L’équipe débute un assemblage et une cartographie du génome du cannabis. L’objectif est de mettre en place une collection de génotypes associés respectivement à des effets thérapeutiques.
L'équipe de recherche composée de scientifiques des Pays-Bas, d’Allemagne et des États-Unis, rappelle l'importance de la génomique dans le développement de toute culture et souligne la nécessité d'un effort coordonné pour quantifier la diversité génétique et biochimique de la plante. Alors que la légalisation du cannabis s’étend progressivement, en particulier pour l’usage thérapeutique, la plante fait l’objet d’un intérêt croissant des entreprises pharmaceutiques pour le développement d’applications médicales. Cette première étape montre que moins de 50% du génome du cannabis est cartographié avec précision, 10% du génome restant inconnus et 10 à 25% non cartographiés.
Un programme de sélection moléculaire sera nécessaire pour toutes les applications destinées à la santé humaine et animale.
L’objectif est de mettre en place une collection de base de génotypes qui seront indispensables pour contrôler, selon les applications, les différentes caractéristiques du cannabis. L’objectif est de montrer que certains composés du cannabis peuvent traiter des troubles humains spécifiques, avec une signification statistique, puis associer à ce composé un numéro d'identification de médicament.
Se servir du cannabis comme d’un moteur pour la recherche en phytothérapie : la démarche pourrait être en effet élargie aux plantes médicinales utilisées depuis longtemps en médecine traditionnelle et symboles de la biodiversité. Le cannabis est un bon moteur pour lancer cette démarche génomique « phyto-thérapeutique ».
Le cannabis et les cannabinoïdes doivent être analysés comme des médicaments : ces premiers travaux viennent déjà documenter certains avantages possibles du cannabis pour la santé, contre la douleur, la spasticité dans la sclérose en plaques et en faveur de la réduction de la consommation d'opioïdes. Certains composants sont également associés à des effets négatifs à court terme du THC, dont à une baisse de fonction cognitive, une anxiété et une fatigue accrues, et à des effets négatifs à plus long terme telles qu’une perte durable de mémoire, de performance cognitive et de concentration et le développement d’une dépendance.
Enfin, il se pourrait aussi, qu’avec certaines caractéristiques génétiques pariculières, le cannabis puisse être une source alimentaire « hautement digestible et riche en protéines » et sans aucun risque de réaction allergique ou psychoactive.
Source: Annual Review of Plant Biology April 2020 DOI : 10.1146/annurev-arplant-081519-040203 The Genomics of Cannabis and Its Close Relatives
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