Cette équipe de l’Université d’Otago (Nouvelle-Zélande) suggère en effet que des facteurs de personnalité et de santé mentale favorisent le vapotage chez les non-fumeurs. 3 facteurs psychologiques, précisément, qui prédisent une propension à vapoter. L'étude, publiée dans la revue Drug and Alcohol Review, suggère ainsi que des interventions soutenant la santé mentale, la maîtrise de soi ou certains facteurs sociaux permettrait de réduire l’utilisation de la e-cigarette -et sans doute le tabagisme également.
Détresse mentale, manque de maîtrise de soi et extraversion ?
L’étude analyse les données longitudinales de plus de 36.000 participants à la cohorte New Zealand Attitudes and Values Study (NZAVS), portant plus généralement sur les comportements et modes de vie. L’analyse révèle que :
- les participants souffrant de détresse mentale, d’un manque de maîtrise de soi et les plus extravertis sont plus susceptibles d’expérimenter et de se mettre au vapotage à l’âge adulte, par rapport aux personnes ayant les traits contraires, soit, globalement, une meilleure santé mentale ;
- précisément, les participants non-fumeurs de cigarette ou de e-cigarette, sont plus 40 % plus susceptibles de commencer à vapoter si ils éprouvent une détresse mentale, 21% en cas de manque de contrôle de soi, 9 % en cas d’extraversion extrême.
L’auteur principal, Tamlin Conner, professeur de psychologie confirme que
« les facteurs psychologiques jouent un rôle clé dans les comportements liés à la santé, dont le vapotage »,
et il s’agit d’en tenir compte dans l’élaboration d’interventions de prévention : « ces interventions visant à prévenir le vapotage pourront être plus efficaces si elles ciblent la santé mentale, la maîtrise de soi et/ou l’extraversion ».
L’étude identifie aussi les raisons pour lesquelles les personnes commencent à vapoter et ces motivations sont variables et complexes. La détresse mentale incite à se tourner vers des substances qui distraient et soulagent la douleur mentale, une faible maîtrise de soi est associée à moins de résistance à la tentation et à l’expérimentation, l’extraversion est associée à des milieux sociaux où le vapotage est courant et favorise les interactions sociales.
Enfin, ces facteurs psychologiques de vapotage dentifiés semblent avoir plus d’impact que de nombreux facteurs sociodémographiques. Ainsi, la probabilité d’utiliser la cigarette électronique n’est augmentée que de 7 % chez les personnes plus défavorisées, sans doute pour des raisons de coûts. Cependant, ce résultat reste inattendu, « car les caractéristiques sociodémographiques sont généralement des facteurs importants de consommation de substances ».
Source: Drug and Alcohol Review 4 March, 2024 DOI: 10.1111/dar.13822 Psychological predictors of vaping uptake among non-smokers: A longitudinal investigation of New Zealand adults
Plus sur la e-Cigarette