L'activité physique peut considérablement aider les personnes souffrant de troubles liés à l'utilisation de substances à réduire ou à cesser leur consommation, conclut cette large méta-analyse de la littérature, menée par cette équipe d’addictologues de l’Université du Quebec à Trois-Rivières. Les conclusions, présentées dans la reçue PLoS ONE, soulignent ainsi que 75 % des études analysées confirment la relation entre l’exercice physique et une réduction progressive de ces troubles.
Les troubles liés à l'usage de substances constituent un problème mondial avec de multiples effets non seulement sur la santé et la qualité de vie des patients concernés, mais aussi sur la société, la productivité et les dépenses de santé. Ces promesses thérapeutiques de l'activité physique comme thérapie complémentaire prometteuse sont considérables, d’autant qu’elles excluent la prise de produits chimiques ou médicaments de substitution. L’exercice physique gagne donc ici une nouvelle indication thérapeutique et ces conclusions inspirent l’intérêt de mener plus de recherches sur les interventions les plus adaptées à cet objectif de sevrage.
L'étude a non seulement cherché à confirmer ce bénéfice de l’activité physique mais aussi à commencer à caractériser les interventions d'activité physique étudiées dans la littérature et dans le traitement de personnes souffrant de troubles liés à l'usage de substances. Les études portant seulement sur le tabagisme ont été exclues. La recherche systématique a été réalisée sur 7 grandes bases de données. 43 études ont ainsi été& identifiées, portant au total sur 3.135 participants.
- le type d'activité physique le plus couramment pris en compte dans ces études était d'intensité modérée, 3 fois par semaine (≈ 1 heure) pendant 13 semaines ;
- l’arrêt ou la réduction de la consommation de substances était bien le critère privilégié ;
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75 % des études confirment la diminution de la consommation de substances suite à un programme d'activité physique ;
- Certaines études ont pris en compte la capacité aérobie et 71 % d’entre elles confirment une réduction des troubles de l’usage de substances avec l’amélioration de la capacité aérobie ;
- 28 % des études rapportent une diminution des symptômes dépressifs avec la pratique de l’exercice, chez ces participants usagers de substances.
Prises ensemble, ces données suggèrent que les interventions d'activité physique sont prometteuses dans le traitement des troubles liés à l'utilisation de substances -d'autant que ce sont des interventions non-pharmacologiques.
Source: PLoS ONE 26 April, 2023 DOI: 10.1371/journal.pone.0283861 Characteristics and impact of physical activity interventions during substance use disorder treatment excluding tobacco: A systematic review