C’est l’une des toutes premières études et bilan des retours d’expérience sur les salles de consommation à moindre risque ou « Overdose Prevention Centers », ici à New York. Et les chercheurs de la Brown University (Providence) répondent à la principale préoccupation des personnes vivant à proximité, soit un risque d’augmentation de la criminalité. L’étude, publiée dans le JAMA Network Open, confirme l’absence de ces effets redoutés.
Les salles de consommation de substances à moindre risque ou centres de prévention des surdoses, sont des lieux aménagés où les usagers peuvent consommer ces substances illicites sous l'observation d'un personnel de santé qualifié. Ce bilan qui porte sur les 2 premiers centres de prévention d’overdoses approuvés par le gouvernement révèle en effet l’absence de changements significatifs dans la criminalité, et, précisément l’absence d’augmentation significative des crimes enregistrés par la police ou des appels aux services d'urgence dans les quartiers environnants.
Aux États-Unis, de nombreux projets d’ouverture en cours
Ces données tombent alors que de nombreux projets d’ouverture sont en cours aux États-Unis, de nouveaux centres devant prochainement ouvrir à Rhode Island, dans le Massachusetts et alors que dans certains états, des mesures sont votées pour interdire ce type de centres, explique l’un des auteurs principaux, Brandon del Pozo, professeur de santé publique à la Brown.
« Ce que nous disent ces données, c'est que si un quartier bénéficie d'un programme de distribution de seringues, alors l'ajout d’un centre de consommation supervisé n’augmente pas le nombre de délits signalés, de plaintes ou d’appels associés ».
« Le risque de criminalité associé aux salles de consommation est infondé »,
ajoute l’auteur, qui explique que les premiers sites américains de prévention des surdoses ont commencé à fonctionner à New York en 2021 et qu’en date de février 2023, plus de 2.300 usagers s’étaient rendus dans ces centres, un total de 55.000 fois, ayant permis plus de 700 interventions lors d’overdoses et évité tout décès.
Les chercheurs concluent que ces données pour la ville de New York ne soutiennent absolument pas les inquiétudes concernant la criminalité et les troubles associés aux centres de prévention des overdoses.
Un bilan et des conclusions soutenus par le National Institute on Drug Abuse (NIDA/NIH), qui relève cependant de la seule responsabilité des auteurs et ne représente pas nécessairement la position officielle des National Institutes of Health, précisent les auteurs.
Aujourd’hui, il existe 90 salles de consommation dans le monde, et seulement 2 en France.
Source: JAMA Network Open 13 Nov, 2023 DOI: 10.1001/jamanetworkopen.2023.42228 Overdose Prevention Centers, Crime, and Disorder in New York City