La consommation d’alcool à très haut risque (VHRDL : very high risk drinking level) est définie par une comme une consommation supérieure à 60 et 100 g d'éthanol -respectivement pour les femmes et les hommes-, soit 6 et 10 unités par jour, vs les 2 ou 3 recommandées. Si elle est considérée comme le fait d’une minorité, sa prévalence n’est pas si négligeable et le fardeau de santé associé est considérable. Cette étude à l’échelle de l’Europe, présentée dans la revue Addiction Biology, alerte sur la morbidité marquée associée à cette consommation très élevée.
La prévalence de ce « VHRDL » n’est pas si modeste : dans les 13 pays de l'Union européenne, elle est comprise entre 0,74 à 0,85. Enfin, les risques pour la santé sont extrêmement sévères. Au-delà, il existe très peu de données épidémiologiques, comportementales et sur les comorbidités associées à cet excès chronique d’alcool.
Cette étude a estimé la prévalence de la consommation d’alcool à très haut risque dans 13 pays de l'Union européenne chez les 15-65 ans, le risque de maladie et de blessure associé, le taux de décès imputables à cette consommation très élevée et l'espérance de vie des personnes concernées, vivant en France. Les estimations de prévalence sont basées sur des données provenant d'essais cliniques, le risque de survenue de maladies ou de blessures à partir de microsimulations et autres modèles mathématiques.
- La prévalence estimée de la consommation d’alcool à très haut risque dans les 13 pays de l'UE est comprise entre 0,74 et 0,85%,
- le risque de maladie et de blessure associé est de 13,5% (pour 100 personnes) et par an ;
- pour les 9 pays de l'UE pour lesquels les données étaient disponibles, la consommation d’alcool à très haut risque est impliquée voire responsable de :
- 53,6% des cirrhoses du foie,
- 43,8% des pancréatites,
- 41,1% des cancers de la cavité buccale et du pharynx.
L’analyse menée sur les données françaises aboutit, pour les personnes de ce groupe de consommation, à:
une réduction de l’espérance de vie de 21 à 35 ans vs en population générale.
Des résultats qui impliquent des charges de santé importantes et la nécessité d’interventions spécifiques ciblant cette minorité à consommation très élevée lors de l'élaboration des politiques de santé publique.
« Les politiques de santé publique semble avoir négligé les personnes ayant des niveaux de consommation d'alcool très élevés et semble les considérer comme une petite minorité qui devrait être aidée cliniquement dans le système de santé. Cette analyse plus systématique montre qu'une charge de morbidité marquée est associée à cette consommation. Des interventions plus globales doivent donc être envisagées ».
Source: Addiction Biology 17 July 2018 DOI : 10.1111/adb.12646 Alcohol dependence and very high risk level of alcohol consumption: a life‐threatening and debilitating disease
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