En modifiant les niveaux de la protéine GPR39 -codée par un seul gène- cette équipe de l’Oregon Health & Science University montre que le ciblage de ce gène peut réduire considérablement la consommation d’alcool, ici chez la souris. Une nouvelle cible donc, documentée dans la revue Neuropsychopharmacology, qui semble promettre la mise au point de médicaments plus efficaces contre l'alcoolodépendance.
Les scientifiques de l'Oregon identifient un gène à l’expression plus faible dans le cerveau des primates non humains consommant « volontairement » de grandes quantités d'alcool. Ensuite, ils mettent en évidence un lien entre l’alcool et les niveaux d’activité de ce gène particulier. Lorsque les niveaux de protéine codée par le gène GPR39 sont augmentés chez la souris, la consommation d'alcool est réduite de près de 50%.
La voie GP39 : le gène GPR39 est un récepteur de liaison au zinc déjà documenté comme associé à la dépression. Or les personnes ayant un problème avec l’alcool sont 3,7 fois plus susceptibles de souffrir de dépression. En utilisant une substance disponible qui imite l’activité (agoniste) de la protéine GPR39, les chercheurs montrent que le ciblage de ce gène permet de réduire considérablement la consommation d’alcool chez la souris. Faisant suite à ces résultats, l’équipe examine actuellement des échantillons de tissus post-mortem prélevés dans le cerveau de personnes souffrant d’alcoolisme et cherche à déterminer si le même mécanisme affecte les humains.
Alors qu’aujourd’hui, il n'existe qu'une poignée de traitements approuvés pour l'alcoolisme, ces résultats préliminaires sont donc précieux, car ils ouvrent la voie à une thérapie génique capable à la fois de prévenir et de traiter l'alcoolisme chronique et les troubles de l'humeur associés, chez l'Homme.
Source: Neuropsychopharmacology 05 January 2019 Modulation of Gpr39, a G-protein coupled receptor associated with alcohol use in non-human primates, curbs ethanol intake in mice
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