L’alcool influe différemment selon le sexe sur l'activité cérébrale, révèle cette analyse par imagerie d’une équipe de l’Université de Boston, qui appelle ainsi, dans la revue eLife, à réfléchir à une prise en charge thérapeutique elle-aussi sexospécifique.
Bien que la dépendance et l’abus d’alcool constituent une des conditions les plus prévalentes et nocives, les anomalies dans le traitement des émotions qui sous-tendent cette forme de dépendance ne sont toujours pas bien comprises. À ce jour, la plupart des travaux publiés décrivant les anomalies cérébrales associées aux troubles de la consommation d’alcool n’abordent pas les différences possibles selon les sexes. Cependant, ces précédentes recherches ont identifié les zones principalement touchées. En se concentrant sur ces zones, cette analyse par imagerie révèle des signatures cérébrales différentes selon le sexe.
Les chercheurs de l’Université de Boston et du Massachusetts General Hospital utilisent ici l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pour mesurer la différence d’activité cérébrale entre des images visuelles très chargées et des images neutres. Ils montrent ainsi que les expériences et les mécanismes des troubles liés à l’alcool et de la dépendance diffèrent entre les hommes et les femmes :
- ainsi, comparativement aux femmes alcoolodépendantes, l'activité cérébrale des hommes alcoolodépendants est plus faible dans les zones responsables du traitement des émotions (régions limbiques, dont l'amygdale et l'hippocampe), des processus de la mémoire et des processus sociaux (régions corticales, frontale supérieure et supramarginale).
Une addiction aux effets cérébraux sexospécifiques : La grande majorité des professionnels de santé considère les troubles liés à l’alcool comme un trouble homogène, sans distinction d'effets entre les hommes et les femmes. Cette étude qui pour la première fois apporte des preuves de différences, avec la consommation excessive d’alcool, d’activation du cerveau et de traitement émotionnel selon le sexe, engage à réfléchir, via de nouvelles recherches, à des stratégies de prévention et de traitement spécifiquement adaptées à chaque sexe.
Source: eLife Apr 30, 2019 doi: 10.7554/eLife.41723 Alcoholism gender differences in brain responsivity to emotional stimuli
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