Light ou pas light, même nombre de cigarettes fumées, alors ne faudrait-il pas, à défaut, passer aux light ? Cette étude de l'Université de Waterloo suggère que les cigarettes light, à plus faibles niveaux de nicotine peuvent réduire la dépendance à la nicotine sans augmenter l’exposition aux substances chimiques toxiques du tabac. Ces nouvelles données, publiées dans la revue Cancer Epidemiology, pourraient engager les politiques à limiter sans risque la concentration de nicotine et autres substances dans les cigarettes.
L'équipe a suivi les habitudes tabagiques de 72 adultes lors de passages à 3 types de cigarettes à différents niveaux de nicotine. Lorsque les fumeurs passent d'une période à l'autre, d'une cigarette à teneur ordinaire en nicotine (12 mg/cigarette) à une cigarette de plus en plus light (8,9, 8,4 et 0,6 mg), aucun changement n'est constaté dans leur comportement et leurs symptômes: Pas plus de ronflements, même nombre de cigarettes et mêmes niveaux de composés chimiques toxiques dans leurs organismes. L'étude montre ainsi que passer à une cigarette plus »light » n'induit donc pas une consommation plus importante de cigarettes ou une « intoxication » plus profonde.
L'une des principales objections à la réduction des niveaux de nicotine est une consommation, en conséquence, d'un plus grand nombre de cigarettes dans l'objectif inconscient d'atteindre les mêmes niveaux de nicotine et donc une exposition plus élevée aux composés chimiques toxiques. Ces données suggèrent que ce n'est pas le cas. Le Dr David Hammond, professeur de médecine à Waterloo, et auteur principal de l'article justifie ses conclusions: Un fumeur ne compense pas une réduction des niveaux de nicotine quand l'expérience du tabagisme est beaucoup moins gratifiante.
Pour le chercheur, les preuves sont déjà nombreuses sur l'effet bénéfique d'une réduction de la teneur en nicotine des cigarettes, sur la dépendance au tabac. Ces preuves existent, à « l'intérieur et à l'extérieur » de l'industrie du tabac. Et, derrière ces preuves, le potentiel de réduction d'incidence du cancer « est énorme ». Des conclusions qui doivent donc, selon l'auteur, inciter de nouvelles interventions de réduction de la teneur des cigarettes en nicotine.
Cancer Epidemiology (In Press) via University of Waterloo Smokers consume same amount of cigarettes regardless of nicotine levels
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