Cette étude « ETINCEL », publiée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), centrée en 2013 sur la cigarette électronique, met en exergue un essor considérable de son usage depuis ces 2 dernières années, une notoriété du dispositif chez 9 Français sur 10, et une expérimentation chez au moins 1 Français sur 5. Mais la conclusion la plus frappante de cette étude est son efficacité au sevrage, reconnue par les anciens fumeurs. La plupart, soit 84%, estiment avoir arrêté complètement de fumer grâce à la cigarette électronique.
L'enquête Etincel a été conduite en novembre 2013 auprès d'un échantillon de 2.052 individus représentatif de la population métropolitaine (hors Corse) âgée de 15 à 75 ans.
Première motivation, arrêter de fumer. Si les utilisateurs quotidiens sont encore nombreux à alterner cette consommation avec celle de tabac, plus de six sur dix (62 %) utilisent « le plus souvent la cigarette électronique. Mais leur but ultime est d'arrêter toute consommation de ces deux produits. Parmi la très faible proportion d'enquêtés anciens fumeurs et usagers dans le mois de la cigarette électronique, la plupart (84 %) -mais peu nombreux dans l'échantillon- estiment avoir arrêté complètement de fumer grâce à celle-ci. Cela pourrait représenter 1 % de la population française… Les fumeurs sont donc convaincus de l'utilité du dispositif en alternative aux substituts nicotiniques et aux médicaments pour l'arrêt du tabac. Et d'une manière générale cette idée est partagée par l'opinion publique, soit par 43 % des Français. L'opinion publique ne semble pas se tromper si l'on reprend cette étude néo-zélandaise (Université d'Auckland), publiée en septembre 2013 dans le Lancet, concluant à une efficacité de la cigarette électronique pour le sevrage tabagique comparable au patch nicotinique pour aider les fumeurs à arrêter sur une période d'au moins six mois.
E-cigarette signifie-t-elle réduction de la dépendance à la nicotine ? Oui, dans l'esprit des fumeurs, c'est aussi l'objectif poursuivi. Cependant, près d'un quart (24 %) des usagers récents déclarent ne pas savoir quel dosage de nicotine contient le liquide ou la recharge de la cigarette électronique qu'ils utilisent. Et seuls 11 % déclarent une concentration nulle, marquant ainsi une absence de dépendance à la nicotine après une baisse progressive du dosage.
Mais l'essor de l'usage est là, particulièrement fort depuis le printemps 2013. Ainsi, 76 % des utilisateurs au cours des 30 derniers jours ont commencé à l'utiliser il y a moins de 6 mois et seuls 13 % déclarent avoir débuté il y a plus d'un an. On compterait aujourd'hui entre 7,7 à 9,2 millions d'expérimentateurs, plutôt jeunes et consommateurs de tabac, dont 1,1 à 1,9 million d'usagers quotidiens. ll est probable que le nombre d'usagers, de l'expérimentation à l'usage quotidien, évolue encore à la hausse. En majorité les usagers réguliers s'en servent majoritairement pour arrêter ou réduire leur consommation quotidienne de tabac. Ainsi, l'usage exclusif de la cigarette électronique reste assez peu répandu. Cela répond partiellement à la crainte évoquée que le dispositif puisse servir de passerelle vers la cigarette classique. Mais ne répond pas à la question des effets indésirables de long terme.
OFDT Résultats étude ETINCEL 2014
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