Certains consommateurs d’alcool ont le visage « rougeaud », plus que d'autres, un signe de vulnérabilité aux effets nocifs de l'alcool sur leur pression artérielle, selon cette étude coréenne, publiée dans la revue spécialisée Alcoholism: Clinical & Experimental Research. Conclusion pratique, chez certains buveurs, la consommation d’alcool se voit sur le visage au bout de 4 verres, traduisant une plus grande vulnérabilité à l’alcool, alors que chez d’autres, il en faudra…8. Ce qui ne signifie pas non plus, que si votre visage ne « marque » pas avec l’alcool, vous pouvez boire en toute impunité.
Les chercheurs de deux universités de Corée du Sud, qui ont rapproché le risque d'hypertension artérielle chez 1.763 hommes, la consommation d'alcool et le teint de leur peau, identifient une association significative. Les participants ont passé un bilan de santé complet et ont été répartis en
non-buveurs (n=288), en buveurs avec rougeur du visage avec la consommation d'alcool (n=527)
et en buveurs sans rougeur (n=948). Les chercheurs ont pris en compte la pression artérielle, les traitements médicamenteux, l'âge, l'IMC, le tour de taille, le tabagisme, l'exercice et la consommation d'eau.
L'analyse constate que,
· 35,7 % des hommes ont une réaction de rougeur du visage à l'alcool,
– dans ce cas, le risque d'hypertension artérielle augmente dès une consommation de 4 verres d'alcool par semaine
– le risque d'HTA est alors multiplié par 2 avec une consommation de 4 à 8 verres par semaines (OR : 2,23),
– par plus de 2, avec une consommation supérieure à 8 verres (OR : 2,35).
· Chez les buveurs sans réaction de rougeur, le risque d'hypertension artérielle augmente (seulement) à partir de 8 verres par semaine et ce risque augmente moins (OR : 1,61)
· Globalement, le risque d'HTA est moindre chez les buveurs sans réaction vs chez les buveurs « rougeauds » : Ainsi, pour une consommation de 4 à 8 verres par semaine, alors que le risque d'HTA est multiplié par 2 chez les derniers, il n'est pas augmenté chez les premiers.
Des résultats qui suggèrent que chacun n'a pas la même vulnérabilité à l'alcool. Les chercheurs des Universités de Chungnam et d'Ulsan expliquent que les personnes les plus vulnérables à l'alcool possèdent une version défectueuse du gène ALDH2 qui intervient dans le métabolisme de l'alcool en acétaldéhyde. Des quantités excessives d'acétaldéhyde seraient à l'origine des rougeurs au visage et de l'hypertension artérielle. La prévalence de ces rougeurs au visage liées à l'alcool diffère selon les groupes ethniques et est plus fréquemment rencontrée chez les Asiatiques.
Enfin, il serait dangereux de conclure, précisent les auteurs, que ne pas rougir avec l'alcool signifie qu'on peut boire en toute impunité.
Source: Alcoholism: Clinical & Experimental Research November 20 2013 DOI: 10.1111/acer.12302
Hypertension Associated with Alcohol Consumption Based on the Facial Flushing Reaction to Drinking
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